A lui seul, le cuir possède un univers sensuel aussi riche qu'unique. C'est une matière première noble, généreuse et vivante qui confère aux accessoires qui l'emploient un caractère précieux, durable et chaleureux. C'est tout naturellement que La Boëlie a choisi le cuir, et tout particulièrement le cuir au tannage végétal, pour protéger les instruments de musique. Mais qu'est-ce qui rend le cuir si désirable ?
Qu'est-ce que le cuir ?
Avant tout, une définition s'impose. Le décret n°2010-29 du 8 janvier 2010 établit que "l'appellation légale "cuir" correspond au produit obtenu de la peau animale au moyen d'un tannage ou d'une imprégnation conservant la structure naturelle des fibres de la peau". Plus simplement, le cuir est la matière issue de la transformation de la peau animale. Et rien d'autre. En ce sens, le cuir ne peut être ni "vegan" ni "synthétique".
Il convient de préciser aussi que le cuir est un déchet de l'industrie du lait et de la viande qui entre dans la chaîne de valeur de la distribution de la viande. Sans l'industrie et l'artisanat du cuir, les peaux seraient des rebus voués à être détruits.
Le cuir, une matière sensuelle
Par son toucher, son odeur, son aspect général, le cuir est une matière sensuelle qui se vit.
Il faut caresser les nubucks pleine fleur sur lesquels les doigts dessinent et effacent comme sur une ardoise magique, sentir la générosité des cuirs lisses, doux et veloutés, faire sautiller ses doigts sur les reliefs plus ou moins fins des cuirs grainés.
La lumière se reflète tout en nuance sur la surface. Pour certaines peaux, la texture évoque la soie.
Ses légères imperfections lui donnent du caractère et rappellent qu'il s'agit là d'une peau qui a un vécu.
Et son odeur... Le cuir est intimement lié à l'histoire de la parfumerie française depuis le XVIIIe siècle. Emile Zola, dans son roman Au Bonheur des Dames, sent la "bête en folie tombée dans la boîte à poudre de riz". Affirmée mais raffinée, l'odeur du cuir est envoûtante et androgyne, loin d'être consensuelle.
À contrario, un cuir froid au toucher, ce n'est pas bon signe : il a subi trop de traitements, souvent dans le but de masquer sa piètre qualité. Tout comme, également, une brillance trop marquée. Si son odeur est trop forte, à la limite du supportable, c'est que la peau n'a pas été suffisamment tannée.
De l'art de la transformation de la peau brute
Déjà 8000 ans avant JC, les hommes transformaient les peaux putrescibles en cuir. La technique de tannage et les gestes ont peu évolué. Ce sont surtout les produits employés qui se sont perfectionnés et qui ont permis d'optimiser les nombreuses et complexes étapes de tannage.
Que le tannage soit végétal ou minéral, ce sont au minimum cinq semaines de traitements divers qui détermineront la souplesse, l'épaisseur, la couleur, l'odeur des cuirs. La technique et le respect des temps de réalisation restent essentiels et conditionnent la qualité finale du cuir.
Tannage végétal vs tannage minéral, quelles différences ?
Le procédé de tannage débute par le trempage de la peau préparée dans un bain d'agents tannants. Les plus anciens sont les tanins végétaux, réalisés à partir de racines, d'écorces, de fruits et de feuilles. Ils donneront ce qui est appelé le "cuir au tannage végétal" et représentent 15% de la production mondial de cuir. Cette technique nécessite un véritable savoir-faire et un temps de réalisation de plusieurs semaines. Son coût s'en trouve logiquement plus élevé.
Le tannage minéral, réalisé à partir de sels d’aluminium ou de chrome, est plus répandu et beaucoup plus rapide à réaliser puisque moins de 24 h suffisent à tanner une peau. Polluante, la technique nécessite des installations de retraitement des déchets permettant de protéger l'environnement. Il est d'ailleurs à noter que l’industrie française du cuir est engagée dans une démarche permettant d’améliorer ses procédés et d’innover pour être de plus en plus durable et responsable (épuration et réduction de la consommation d’eau, filtration des émissions et protection de l’air, réduction et revalorisation des déchets).
La Boëlie s'entiche des cuirs au tannage végétal
Un impact moindre sur l'environnement, un rendu unique, un cuir plus résistant, velouté et généreux, qui s'embellira avec le temps et prendra une patine singulière et propre à chaque modèle, voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles La Boëlie a fait le choix du cuir au tannage végétal pour ses sacs et housses d'instruments de musique et leurs accessoires.
Ressources : www.conseilnationalducuir.org, Art et techniques du cuir aux Éditions Vial.
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